La mission complémentaire de l’hébergement s’est mise en place au sein de l’association dans les années 2000 avec la mise à disposition d’un appartement par la ville de Montreuil.

La physionomie de l’usage de drogue sur le département évolue notamment via les scènes ouvertes, du nord du département ou s’installe une scène de consommation de crack associée à un squat pouvant contenir jusqu’à une cinquantaine de personnes. PROSES est associée avec d’autres associations du département et du nord parisien (Coordination 18, Charonne, Aides 93…) pour intervenir sur cette scène ouverte compte tenu de son savoir-faire sur l’intervention en squat.


Cette nouvelle configuration fait venir sur la structure d’accueil des usagers présentant une précarité de plus en plus aigüe, la problématique de l’hébergement stable se pose quotidiennement. Même si le partenariat avec les structures d’hébergement se consolide, peu d’entre elles sont enclin à accueillir les usagers de drogue substitués et /ou actifs.
Quelque soit le type de suivi et d’accompagnement mis en place autour de l’usager (accompagnement vers un sevrage, mise en place de traitement, accès aux droit, aux soins), l’accès à un lieu de vie stable et décent se pose comme la pierre angulaire à toutes situations.


Les quatre places d’hébergement de PROSES deviennent insuffisantes. L’absence ou le peu de réponses des partenaires ne permettent pas de satisfaire au mieux aux demandes des usagers.
Entre 2007 et 2009, les places d’hébergement sont largement réservées aux usagers souhaitant entrer dans une démarche de soins prioritairement la mise en place d’un traitement du V.H.C.
C’est au cours de l’automne 2008, alors que l’évacuation du squat est annoncée que PROSES fait la proposition d’un hébergement collectif pour la dizaine d’usagers encore présents sur le squat. L’idée est de pouvoir proposer à des usagers extrêmement précaires un suivi accompagnement dans les démarches sanitaires, sociales, administratives avec un hébergement sur une durée de six mois. Six mois pour permettre à l’usager de se projeter dans le temps et de pouvoir imaginer un réel accompagnement. Le mandat de la D.D.AS.S.S était de réaliser un bilan sanitaire de ses personnes avec une perspective de régularisation pour soins. PROSES attire l’attention des tutelles sur le fait que l’accès à l’hébergement n’est pas conditionné à l’arrêt de la consommation et compte tenu de la singularité du groupe accueilli qu’un regard bienveillant de la Préfecture puisse être accordé aux éventuelles Interdiction de présence sur le Territoire Français. Sur ce projet expérimental P.R.OSES perçoit le soutien des tutelles et un budget de six mois non reconductible. L’aspect collectif est souligné comme étant un moyen différent de travailler pouvant s’appuyer sur des valeurs communautaires et de solidarité.
Ce projet démarre en novembre 2009 et un premier groupe de neuf personnes est hébergé en chambres d’hôtel dans le même lieu sur la commune de Saint Ouen. Il est alors urgent d’imaginer comment pérenniser le projet dans une structure autre que l’hôtel.

En 2009, une enveloppe de 200 000 euros sur les budgets urgence est alors accordée. Elle englobe dix places sur un pavillon et deux places en chambre d’hôtel.

L’hébergement vient ainsi compléter le dispositif du CAARUD en devenant un outil de réduction des risques sanitaires mais aussi des risques sociaux.
Pour le public usager des structures de premières lignes, la répétition et l’alternance des situations d’errance, d’hébergement précaires et l’impossibilité d’en sortir de manière durable participent à la chronicisation de leurs difficultés.


L’objectif principal de l’hébergement est de pouvoir mettre en place un suivi accompagnement sans condition d’abstinence en offrant une stabilité dans le temps en proposant des durées d’hébergement suffisamment longues pour démarrer un projet de soins et ou de réinsertion sanitaire et sociale. L’accent est mis sur le réapprentissage de la vie quotidienne tout en respectant le rythme de l’usager et en favorisant l’autonomie et la responsabilité de chacun.


L’hébergement est donc un moyen et non un objectif.